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De l’énergie passive à l’énergie positive

Aller de l’avant ? La hausse inexorable des coûts énergétiques nous contraint dès à présent à une plus grande maîtrise de notre facture de chauffage. De fait, le prix de vente d’un bien immobilier est de plus en plus dépendant de sa performance thermique.

Du BBC au BEPAS

Il existe de nombreuses méthodes pour construire une maison BBC. .Il n’y a pas de matériau proscrit ou de procédé imposé : seul le résultat compte.

Les grands principes sont les suivants :

  • des besoins énergétiques limités grâce à la conception bioclimatique (ouvrants au sud, protections solaires, baies vitrées pour limiter l’éclairage et maximiser les apports solaires en hiver…);
  • une consommation énergétique maîtrisée grâce à une enveloppe performante (murs sans ponts thermiques, isolation conséquente du plancher, des murs et de la toiture, des vitrages isolants mais permettant de laisser passer le rayonnement solaire en hiver, étanchéité à l’air mesurée en fin de chantier);
  • des équipements performants (chaudière à condensation, éclairage par LED…);
  • une source d’énergie renouvelable, qui sera rendue obligatoire par la réglementation thermique 2012.

La consommation en énergie primaire d’une maison BBC est de 50 kWh / (m2.an), correspondant à cinq postes : le chauffage, la climatisation, l’eau chaude, l’éclairage et les auxiliaires (en particulier les pompes).
La différence de coût avec une maison standard est évaluée à 15 % environ. Toutefois, cet écart se réduit à mesure que les entreprises du bâtiment s’approprient ces techniques constructives nouvelles.

Tout savoir sur le label BBC
http://www.effinergie.org/index.php/les-labels-effinergie/bbc-effinergie Tout savoir sur la réglementation thermique 2012

http://www.rt-batiment.fr/batiments-neufs/reglementation-thermique-2012/presentation.html

L’appareil de chauffage peut être facultatif dans la maison passive

La maison passive se caractérise par deux valeurs : 15 kWh / (m2.an) pour le chauffage seulement

120 kWh / (m2.an) pour l’ensemble des usages, électroménager et équipements compris.

Les besoins énergétiques globaux d’une maison passive sont inférieurs aux seuls besoins pour le chauffage d’une maison conforme à la réglementation thermique 2005 ! Les principes ne sont pas fondamentalement différents de ceux de la construction à basse consommation, mais ils sont exploités de façon plus intense. L’appareil de chauffage peut devenir facultatif dans une maison passive et peut être remplacée par une ventilation double flux (qui récupère la chaleur de l’air ambiant).

Pour atteindre ce résultat spectaculaire, il faut être encore plus vigilant :

  • sur les épaisseurs d’isolant, qui pourront atteindre 25 cm dans les murs (par l’extérieur pour supprimer les ponts thermiques ou par l’intérieur, avec une mise en oeuvre très soignée) et 40 cm dans la toiture,
  • sur les ouvrants, qui devront être choisis avec soin (double ou triple vitrage selon le climat et l’exposition),
  • la performance globale du système de ventilation, afin d’éviter la condensation et les moisissures à l’intérieur de l’habitation,
  • et surtout la qualité du travail, le moindre défaut pouvant se transformer en pont thermique.

Une maison passive coûte à partir de 1 700 euros le m2, soit un investissement de 10 à 20 % plus élevé que pour une maison BBC. L’amortissement de ce surcoût est évalué à une petite dizaine d’années, mais peut s’accélérer si les prix de l’énergie grimpent fortement dans l’avenir. Notons que le coût de construction de la maison passive baisse fortement. Il y a encore trois ans, il se situait autour de 2 000 euros le m2. De plus en plus de constructeurs proposent ce type de réalisations, ce qui entraîne nécessairement une chute des prix.

Plus de renseignements Passivhaus France
http://www.passivhaus.fr/ et sur

www.lamaisonpassive.fr

Du BEPAS au BEPOS

Le bâtiment à énergie positive a une

particularité supplémentaire : il produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. La performance du bâtiment est légèrement supérieure à celle d’un bâtiment à énergie passive. La différence provient surtout de la présence d’une source de production d’énergie pouvant être valorisée sur le réseau public, en pratique des panneaux photovoltaïques injectant de l’électricité. Il n’existe pas à ce jour de référentiel très précis du bâtiment à énergie positive. On sait déjà qu’il n’est pas question de créer une passoire thermique dont les pertes énergétiques seraient compensées par une forêt de panneaux photovoltaïques en toiture. Les exigences seront au moins celles du BEPAS.

Le surcoût devrait être à nouveau de l’ordre de 15 %. Mais il a tendance à réduire à mesure que le prix des équipements (en particulier celui des panneaux photovoltaïques) baisse, ce qui est flagrant ces derniers mois.

Que choisir aujourd’hui pour son projet de construction ? Premier élément à prendre en compte, c’est la montée en puissance de ce que l’on appelle la « valeur verte » des logements, c’est-à-dire le critère des économies d’énergie dans le choix d’achat d’un bien immobilier. Nous avons tous pu éprouver l’augmentation des factures énergétiques ces dernières années, et nous savons tous que ce n’est que le début. On n’achète donc plus une passoire thermique au même prix qu’une maison hyperperformante.

Le BBC n’est plus vraiment une option. La réglementation l’imposera pour tous les permis de construire à compter du 1er janvier 2013, ce n’est plus qu’une question de semaines. Autant appliquer dès aujourd’hui, de manière volontaire, une norme qui s’est déjà imposée sur le marché.

Mais faut-il aller au-delà du premier obstacle est budgétaire. Il en va des maisons comme des voitures : celles qui consomment le moins sont aussi celles qui coûtent le moins à l’usage. Mais les banques n’ont malheureusement pas encore intégré cette donnée dans leur calcul du taux d’endettement des ménages et ne sont pas prêtes à augmenter l’enveloppe de 10 % sous prétexte que la facture énergétique sera basse !

Mais si vous pouvez vous permettre d’investir un peu plus dans une maison plus performante, cela vous permettra d’une part de réduire la part d’incertitude liée à vos factures énergétiques (une maison passive coûte aujourd’hui autour de 300 euros en énergie, tous usages confondus) et d’autre part de disposer d’un argument fort pour la valorisation du bien lors de la revente !

Et la rénovation ?

L’écart est grand entre les exigences pour les maisons neuves et l’état du parc existant. Il est donc particulièrement délicat d’envisager de transformer un pavillon des années 60 en bâtiment à énergie positive.
Toutefois, ce n’est pas une raison pour ne rien faire. Il existe un label BBC rénovation (http://www.effinergie.org/index.php/les-labels-effinergie/bbc-effinergie-renovation-) qui fournit une méthode pour améliorer très sensiblement les performances de votre maison.

Dans le cadre de travaux lourds, pourquoi ne pas viser le niveau maximal ?

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