Très présente chez certains de nos voisins Européens, la production de biogaz est une technologie à forte croissance depuis plusieurs années en France. Dans une logique d’économie circulaire, nos déchets sont valorisés pour produire de l’énergie, contribuant ainsi à atteindre les objectifs de la France pour le développement des énergies renouvelables.
Retour sur ses origines
La méthanisation est un procédé de décomposition de la matière organique grâce à une multitude de micro-organismes, tels que des bactéries. Ce processus génère des résidus solides ou liquides, mais surtout un gaz majoritairement composé de méthane appelé Biogaz.
Ce biogaz va être valorisé sous forme de chaleur, d’électricité, ou d’un gaz purifié appelé biométhane (qui pourra être injecté dans le réseau de gaz naturel, ou utilisé comme carburant). En France, ce sont principalement les déchets non dangereux, les déchets agroalimentaires et les boues des stations d’épuration qui sont utilisés pour la méthanisation.
Des avantages économiques
Tout d’abord, le coût du traitement des déchets est bien plus intéressant par méthanisation que par incinération ou enfouissement.
Ensuite, l’implantation d’une centrale de méthanisation s’accompagne inévitablement d’une création d’emplois, y compris dans les zones plus rurales. Ces emplois sont non délocalisables car les matières valorisées proviennent de sources locales et l’énergie produite est utilisée à proximité.
Les agriculteurs ont la possibilité de développer une activité complémentaire en installant une unité de méthanisation sur leur exploitation. Ils peuvent ainsi réduire leurs factures d’énergie et même profiter de revenus supplémentaires en vendant l’excédent de gaz produit.
Par ailleurs, les sous-produits de la méthanisation se réutilisent aussi localement. En effet, les résidus solides et liquides sont valorisables pour l’épandage, le compostage, ou l’apport en engrais.
Une solution écologique
L’attrait environnemental de la méthanisation est multiple. Son premier atout est d’éviter l’incinération ou l’enfouissement de certains déchets, deux processus présentant des impacts plus néfastes sur l’environnement.
La méthanisation est un phénomène spontané, ce qui signifie que toute décomposition de matière organique entraîne la production de méthane, qui est un puissant gaz à effet de serre. Le capter pour le réutiliser évite son rejet dans l’atmosphère.
Un autre avantage notable est l’utilisation d’une ressource locale, ce qui n’est souvent pas le cas des énergies fossiles. Outre l’amélioration de l’autonomie énergétique du pays, cela réduit les distances de transport et les émissions de gaz à effet de serre associées.
Enfin, l’injection de biométhane dans le réseau de gaz se fait au détriment de la consommation de gaz d’origine fossile. L’ADEME estime qu’1kWh de biométhane injecté dans le réseau permet d’éviter l’émission de 200g de CO2.
Une énergie en plein essor
En 2019, environ 700 unités de méthanisation étaient implantées en France et ce chiffre ne fait qu’augmenter. D’ici 2030, toujours selon l’ADEME, il est prévu que 10% de la consommation de gaz naturel provienne du biométhane, ce qui représente une production de 40 000 GWh.
Dans les prochaines années, le développement de centaines d’installations de méthanisation devrait générer des milliers d’emplois et d’opportunités économiques pour les collectivités et les communautés rurales.